Justice et Écologie
par Richard RENSHAW
Comment est-ce qu’on regarde sa propre identité ?
Aujourd’hui il faut libérer nos capacités humaines pour servir au Royaume de Dieu qui n’est pas d’ailleurs que sur cette Terre, si on croit au Notre Père. C’est un chemin qu’il faut inventer avec respect pour la tradition mais aussi avec audace pour inventer. Il faut cultiver des qualités qui permettent de se mettre au service d’une communauté dont on fait partie. Mais, la mobilisation de ses qualités spirituelles implique une certaine intégration de l’identité fondamentale de la personne. Donc, c’est à cette identité que je vous invite à diriger votre attention.
Malheureusement, notre culture encourage une vision assez individualiste de la vie et aussi de la foi. Moi, je veux suggérer que cette vision n’est pas suffisante et qu’il faut élargir notre sens d’identité pour assez répondre aux exigences du ministère aujourd’hui surtout que nous sommes dans un période de transformation rapide et fondamental partout dans le monde. Nous sommes à la fin d’une époque et nous devinons difficilement comment affronter ce qui s’en vient.
Un tiers de l’humanité vit encore dans la misère. Nous vivons dans un totalitarisme planétaire de gouvernance par des corporations multinationales auxquelles nos gouvernements comme aussi notre système d’éducation sont soumis. Au même temps, ces intérêts corporatifs sont en train de détruire la vie sur la planète : pollution de l’air par le pétrole, de la mer par nos déchets, de la terre par les compagnies minières, de nos corps par des produits alimentaires pleins de chimies et même génétiquement modifiés. Selon les biologistes nous sommes à la fin de l’ère cénozoïque marquée par la présence des mammifères. 90% des espèces vivantes, toute catégorie confondue, est en train de disparaitre. La Terre est en train de devenir un vaste désert.
Le problème trouve ses racines dans notre culture occidentale. Nous sommes devenus sourds et aveugles à la réalité qui nous entoure. Surtout depuis la Deuxième Guerre mondiale, nous avons pensé être désormais en mesure de dominer la nature et d’en faire disparaître tous les inconvénients. Nous allions finalement la soumettre totalement. On n’y voyait aucune limite ; la solution était de consommer de plus en plus, et de produire n’importe quoi. La vraie solution est plutôt de mettre de côté notre fureur contre les inconvénients de notre situation naturelle, de reconnaître notre propre encodage génétique et de le traduire dans un encodage culturel en harmonie avec ce qu’il appelle la grande liturgie de l’univers. Ayant perdu le sens de qui nous sommes, nous sommes invités à rentrer « chez nous», à réintégrer notre véritable demeure, à trouver notre véritable identité en tant qu’enfants de la Terre.
Mais alors qui sommes-nous ?