Jour 10 de la COP21: Optimisme inquiet

Tout d’abord, avant que je n’oublie, je dois vous parler de mes belles rencontres d’hier.

Le matin, à peine entré sur le site après les mesures de sécurité, j’entends une clameur sur l’avenue des Champs Élysées, qui est en fait l’allée des services, et en m’approchaCOP21 015nt je vois un petit groupe de contestataires réclamant « La justice pour les femmes au sein la justice climatique ». C’est Mardi Tindal elle-même, ancienne modératrice de l’Église Unie du Canada et grande apôtre de l’écologie, qui mène le bal. Marion était présente à la COP15 à Copenhague, la COP de tous les échecs; seule responsable d’un groupe religieux à avoir assisté à toute la Conférence, elle y avait tenu un blogue quotidien et avait ensuite écrit sa fameuse « Lettre ouverte aux Canadiens et aux Canadiennes sur la foi et les changements climatiques » où elle expliquait avec brio pourquoi science et foi doivent dialoguer. Elle a été envoyée à la COP21 pour y représenter l’Église unie en tant qu’observatrice. Pas très loin dans ce petit groupe se tient Joyce Kennedy du Conseil canadien des Églises, aussi de l’Eglise unie, qui elle, fait partie de l’équipe du Conseil œcuménique des Églises (COE). Le slogan : Climate Justice for Gender Justice retentit et est repris plusieurs fois par les membres et sympathisants de ActNow for Climate, organisme parrainé par ACT (Action for Churches Together) du COE. Ils réclament que la voie des femmes soit plus présente et plus évidente aux tables de négociations. Où sont les femmes? demandent-ils. Ce sont elles qui subissent le plus durement les impacts des changements climatiques : violences conjugales et autres, contrôle de la part des autorités, devoir aller chercher et porter de l’eau toujours plus loin, nourrir et prendre soin des enfants, difficultés de partir, de marcher, d’émigrer, enjeux propres aux femmes autochtones…On se fait la bise comme il se doit, puisque nous sommes en sol français.

Le soir, je me suis rendu à la majestueuse cathédrale anglicane américaine de Paris sur l’avenue George V. Pour ceux et celles qui ne connaissent pas Paris, cette avenue George V est située juste à côté des (vrais) Champs-Élysées à quelques pas de l’Arc de triomphe. Je longe les hôtels ultra chics Prince Galle et George V ; je passe devant les devantures des bijouteries haute gamme, de l’autre côté de la rue il y a un immense concessionnaire BMW. Quel contraste avec les quartiers plus populaires de la Gare du Nord ou de Montreuil ! Et quel contraste avec ce qui nous attend : une période toute simple de prière interreligieuse pour le climat. Organisée conjointement avec la doyenne Lucinda Laird et Fletcher Harper de GreenFaith (vous vous souvenez ?), ce temps de prière et de chants donne la parole à une dizaine de personnes de diverse fois : le groupe Jeûnes pour le climat, l’Islam, les franciscains, le bouddhisme, le judaïsme, les presbytériens et des représentantCOP21 016s du COE. Nous chantons « Nous marchons dans la lumière de Dieu » en plusieurs langues simultanément. Un beau moment.

Bon, maintenant le vif du sujet. Un texte, un pré-accord, préparé avec l’apport de son équipe de 14 facilitateurs … CLIQUER ICI POUR LIRE LA SUITE