Après la journée de formation du 19 mars 2015, tout le monde en parle …

Gens des villes et gens des mines

La journée de formation organisée le 19 mars 2015, à Montréal, par le Réseau Œcuménique Justice et Paix du Québec (ROJeP), a interrogé les participantes et participants sur leur rapport aux Autochtones, aux ressources naturelles et au territoire. Triple relation, triple solidarité à cultiver.

Figure de proue de la lutte menée par les citoyens de Malartic depuis l’ouverture de la mine à ciel ouvert, la militante et avocate Nicole Kirouac a témoigné de son engagement et de la mobilisation des Malarticois qui vivent désormais dans une ville défigurée, au tissu social démantelé, et qui le sera davantage si le projet d’agrandissement de la mine par la compagnie Canadian Malartic réussit l’épreuve des audiences du BAPE prévues en 2016. Les outils que le Comité de citoyens a développés permettent dorénavant à plusieurs localités d’obtenir des garanties ou des gains face à un projet d’exploitation minière sur leur territoire. D’où l’interpellation percutante de Nicole Kirouac : « Vous, gens des grands centres urbains, êtes-vous prêts à appuyer nos luttes en région? »

Le sentiment de responsabilité envers le territoire est bien ancré dans la nation Atikamekw,  établie sur le territoire appelé Nitaskinan, qui couvre la presque totalité de la Mauricie jusqu’au fleuve Saint-Laurent. Le 8 septembre 2014, les Atikamekw ont adopté une Déclaration de souveraineté qui stipule, entre autres, que « le consentement d’Atikamekw Nehirowisiw est une exigence pour tous développements, usages et exploitations de ressources situées dans Nitaskinan». Cet attachement est lié à la transmission de la culture et au soin des ressources confiées à son peuple, nous disait Jimmy Néashit, coordonnateur des communications pour le Conseil de la Nation Atikamekw.

En théologie biblique, l’humain est appelé à vivre en interdépendance avec son environnement. C’est une vérité que le Groupe de théologie contextuelle, associé au ROJeP, continue d’approfondir à l’heure où l’on débat de l’extension des pipelines à travers le pays en vue d’une exploitation accélérée de ressources énergétiques, mais sans grand égard aux équilibres humains et naturels et aux communautés qui en prennent soin.

Gisèle Turcot

www.antennesdepaix.org