SOIRÉE DÉBAT: DEMAIN L’ÉGLISE


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Avec la quasi-disparition de la pratique dominicale, la baisse drastique des baptêmes et des mariages religieux, les ventes d’églises, le rejet de la foi par de nombreux québécois, la disparition de nombreuses communautés religieuses, le nombre si minime de vocations religieuses ou sacerdotales, l’éclatement des scandales des prêtres pédophiles, plusieurs d’entre nous peinent à espérer et portent un regard sombre sur cette Église en crise. Il peut sembler difficile d’espérer des jours meilleurs pour le corps du Christ. Serait-ce la fin de cette institution bimillénaire ? Et si ces crises étaient plutôt des changements… et ces pertes, des appels ? Et si l’Église n’était pas encore assez morte pour pouvoir ressusciter pleinement ? Et pourtant, des voix d’ici s’élèvent pour témoigner de leur espérance malgré les difficultés vécues par notre Église.
Les conférenciers  Suzanne Desrochers et Jonathan Guilbault proposent dans une réflexion collective selon leurs sensibilités propres, des
Une espérance qui ne serait pas « incarnée », ou qui ne serait pas « pour tous, tels qu’ils sont dans le monde actuel », ne serait pas une espérance authentiquement chrétienne. Alors quelle raison d’espérer, concrètement, malgré la crise singulière qui secoue l’Église en profondeur depuis des décennies, peut-être même des siècles ? « La mienne : je suis persuadé que l’Église a tout à fait les moyens de réussir le passage douloureux, délicat, vers une version d’elle-même qui serait, dans sa manière d’être à la fois moderne et traditionnelle, d’une pertinence singulière pour nos sociétés contemporaines. L’autonomie croissante du sujet et le libéralisme ont eu des effets bénéfiques pour les personnes et les sociétés, mais aussi des effets pervers : individualisme exacerbé, perte du sens de la communauté, etc. De sorte que bien des gens se sentent à notre époque « vagabonds » du point de vue existentiel; d’autres, à l’opposé, se réfugient dans des chapelles identitaires : retour du tribalisme. » répond Jonathan Guilbault.
En puisant dans l’Évangile, dans sa Tradition et sous la mouvance de l’Esprit, l’Église peut comme nulle autre institution accueillir tant les gardiens du temple que les « vagabonds » et transformer ces derniers en pèlerins. Mais pour ce faire, elle doit consentir avec confiance à faire le deuil d’une certaine idée d’elle-même; elle doit devenir Église-caravane.Dans le contexte de crise qui secoue l’Église contemporaine, Suzanne Desrochers nous partagera en quoi et pourquoi elle espère aujourd’hui… contre toute espérance. Ses raisons d’espérer sont enracinées dans sa foi au Christ et dans une expérience ecclésiale qui en est toujours le milieu nourricier. « Pour moi, l’Église c’est nous, pour le meilleur et pour le pire! C’est pourquoi, je suis affectée par la mise au jour, ces dernières années, d’un véritable système d’abus financiers, sexuels et de pouvoir, qui plombe toute crédibilité morale et spirituelle de l’Église, comme collectivité et comme institution : comment l’Église peut-elle de nos jours rendre témoignage à un Évangile de libération et de vie quand, par ses paroles et ses fonctionnements institutionnels, elle noue des liens de servitude au profit de quelques-uns et entretient des pratiques mortifères? Et moi, en poursuivant mon engagement ecclésial, suis-je complice d’un tel système? » exprime-t-elle.
Tout en laissant cette question ouverte, elle a choisi de poursuivre son engagement aux côtés de ceux et celles qui en appellent à une conversion institutionnelle et spirituelle de l’Église actuelle, invitée à sortir de ses certitudes et de ses habitudes, pour se laisser guider par l’Amour bienveillant et libérateur de Dieu pour toute l’humanité, dont l’Église est partie prenante et solidaire.« Détachées de ses structures, de ses rituels automatisés et de ses pratiques, je vois de nouvelles propositions de foi non institutionnelles et plus adaptées à la quête de sens dans notre société sécularisée. Je vois aussi une église émondée par les révoltes contre sa propre institution, l’obligeant à changer radicalement et se laisser guider plus profondément par l’Esprit. Je vois l’Église catholique, protestante et orthodoxe qui annonce le Christ… Je vois des citoyens, croyants ou non, se battre pour la justice, les opprimés, l’écologie, l’égalité…
Dans ce vendredi saint où tout nous semble fini, Pâques est peut-être déjà installé à notre insu… Et si l’Église n’était pas là où nous croyions »… C’est ce que Stéphanie Gravel se propose de chercher humblement avec l’auditoire.

Quelques mots sur les conférenciers

Suzanne Desrochers est adjointe au directeur de l’Office de catéchèse du Québec depuis 2009. À l’occasion, elle enseigne comme professeure invitée à l’Institut de pastorale des Dominicains. Mariée et mère de trois jeunes adultes, elle fait partie avec son époux d’un petit groupe de partage de foi depuis plusieurs années.

 Stéphanie Gravel est chargée de cours en enseignement du programme Éthique et culture religieuse ; elle détient un Ph. D. en science des religions et en éducation spécialisée dans ce domaine. Elle est chargée de projet à l’Office de catéchèse du Québec et professeure invitée à l’Institut de pastorale des Dominicains.

Jonathan Guilbault est l’éditeur de Novalis. Il est l’auteur de « Les avenues de la foi », un livre d’entretiens avec le philosophe Charles Taylor. Il écrit régulièrement des billets dans la section « Débats » du quotidien « La Presse » et sur le blogue « Les carnets du parvis ».

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Les conférenciers sont trois des auteurs du livre Demain L’Église Lettre aux catholiques qui veulent espérer. Cette soirée débat prépare le colloque: Quel avenir pour le catholicisme au Québec? qui se tiendra le 16 et le 17 octobre 2020 à l’Institut de pastorale.

L’ouvrage Demain L’Église Lettre aux catholiques qui veulent espérer sera disponible sur place à la vente au coût de 20$

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Cette soirée se tiendra le jeudi 27 février 2020 en l’auditorium de l’Institut de pastorale des Dominicains, située au 2715, Côte-Sainte-Catherine, à Montréal

Autobus 129 – métro UdeM.  Stationnement gratuit à droite de l’église.

Une contribution volontaire de 10 $ est suggérée.

Pour des renseignements additionnels, écrire à info@cccmontreal.org